[Nouvelle] Derrière le Masque

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En 2009, quand je me suis mis à re-écrire, j’avais rédigé une nouvelle sur le monde que je créais depuis tout petit. Elle était remplie de défaut d’écriture, de caractérisation des personnages et d’autres soucis narratifs. En bref, un début comme tout les écrivains amateurs comme moi accomplissent.

Étant dans une situation de doute quant à mon écriture, je l’ai relue… et retravaillée. Actuellement, subit son troisième lifting. Je l’enverrai d’ici dix jours au magazine AOC de Présence d’Esprit. Advienne que pourra !

Ah oui, elle parle de masques, de magie, de souvenirs, d’esclavage et de promesse faite aux mamans !

Brendan et le secret de Kells (2010)

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Je lisais une critique sur le film d’animation « Rebelle » dans le Canard enchaîné qui comparait le dernier Pixar à un film d’animation européen de 2012 (belgo-franco-irlandais plus exactement), lui aussi d’inspiration celtique, « Brendan et le Secret de Kells ». En substance, la critique disait que le Pixar était moins poétique et moins enchanteur que « Brendan et le Secret de Kells ». Sachant que je m’étais spécialisé dans mes études sur l’Irlande, l’Écosse et l’Angleterre du 6e au 10e siècle, cela m’a titillé.
J’ai donc visionné « Brendan et le Secret de Kells », un film d’animation mettant en scène une Irlande entre menace viking, effervescence intellectuelle des monastères chrétiens et persistances païennes. On y suit un petit moinillon, Brendan, qui a perdu ses parents dans une attaque viking et qui n’a pas le droit de sortir de l’abbaye. Il est passionné par le travail des moines copistes et des enlumineurs. Et quand le frère Aidan, maître enlumineur, arrive à Kells avec un livre mythique inachevé, tout bascule.

Ce petit film d’animation est une merveille de poésie, de beauté. Le parti pris graphique, s’inspirant des enluminures du Livre de Kells, est atypique mais au final sublime. L’histoire est celle de la survie du savoir et de l’art dans un monde dominé par la peur et la barbarie. On vogue entre merveilleux chrétien et féerique, car saints et fées sont les alliés de Brendan contre l’obscurité qui engouffre le monde avec l’invasion viking. L’hsitoire est invoquée (tout est rigoureux d’un point de vue historique), mariant avec intelligence l’imaginaire irlandais qu’il soit chrétien ou polythéiste. Ce n’est pas l’histoire d’un héros guerrier, ce n’est pas l’histoire d’un mage, c’est l’histoire d’un enfant qui aime les livres, qui veut les offrir au monde et qui veut les enchanter grâce à l’art de l’enluminure. Et c’est beau. On y rit, on y sourit, on y est transporté et on y pleure (il y a une scène avec les moines copistes et des paysans réfugiés dans une église qui m’a bouleversé). Il y a des rencontres, des amitiés et la mort. Ce film d’animation ne cache rien de la vie, mais le tout avec poésie et sensibilité.

En bref, ce film est devenu une de mes références en film d’animation : les graphismes sont merveilleux, le traitement de l’histoire est poétique et la narration prend le spectateur, enfant ou adulte, pour un être intelligent et sensible. Une merveille que j’ai adoré.

[Lecture] Tancrède, écrit par Ugo Bellagamba.

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Suite à ma lecture de la Cité du soleil et autres récits héliotropesje me suis lancé dans la lecture du livre du même auteur (Ugo Bellagamba pour rappel) qu’on m’avait conseillé : l’uchronie utopique intitulée Tancrède.

On y suit un jeune chevalier normand du royaume de Sicile nommé Tancrède qui, animé par une foi fervente et pure, part en Croisade où il sera tour à tour un chrétien tourmenté, un apostat, un assassin puis un bâtisseur d’empire.

Le choix de présentation du roman par l’auteur est habile. Une sorte de journal composé de feuillets trouvés, selon un tour de passe-passe malicieux de l’auteur, dans une bibliothèque égyptienne. Le roman est conduit à « Je » de manière agréable.

Un style pregnant et immersif nous fait voyager dans le Moyen-Orient médiéval avec réalisme et force et la caractérisation du personnage principal est très forte.

J’ai beaucoup aimé même si tout au long du livre, j’ai été légèrement agacé par le fait que Tancrède se présente comme pur et que la plupart des autres Croisés sont des, je caricature, méchants… Seulement, c’est la vision de Tancrède qui nous est présentée, avec ses doutes et ses certitudes. Et honnêtement, la narration du récit possède une grande force. Et la fin est sublime et très ironique, remettant tout en cause (ah les gosses !).

Je le répète une seconde fois mais cela le vaut : j’ai beaucoup aimé. D’autant plus qu’on a là à la fois une uchronie réussie et une utopie qui est très proche de l’esprit de Thomas More à mon sens.

Du travail et du génie ! Ou la grosse propagande du n’importe quoi !

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Cet article sera sans doute polémique et sujet à débat, et c’est le but. Je vais y exposer une vision très personnelle et très subjective, mais pleine de conviction sur deux notions qui font mythe, clivage et dogme dans le petit monde de l’écriture : le travail (au sens laborieux ) et le génie (au sens socratique).

Pour faire simple, il y a l’idée que le travail, toujours le travail, lourd et laborieux, quotidien et harassant permet seul d’aboutir à une œuvre publiable. Écrire devient un travail à l’image du travail dans le BTP. Le texte doit être relu, re-relu, révisé, amendé… On voit ainsi des gens travailler pendant 1, 2, 3 ans voire plus. Et ils sont félicités, car ils ont bossé, sué sang et larmes sur le texte ! Il y a dans cela une vision très réactionnaire liée au contrôle social exercé par le christianisme au Moyen Âge (le clergé et l’aristocratie dominant la masse laborieuse qui aura droit au salut éternel grâce à son dévouement au travail) et à toutes les formes de contrôle social des masses depuis deux cent ans (jusqu’à un slogan très en vogue en 2007). Je n’irai pas plus loin dans cette piste de réflexion sur ce contrôle social mais je n’en pense pas moins. Or, on le sait, c’est faux ! Le labeur est un esclavage abrutissant et non la création d’une œuvre. Donc, cette idée de « Il faut travailler jusqu’à ne plus en pouvoir ! » est une bêtise que la caricature en entrée d’article résume formidablement bien. Le pire, c’est que pour appuyer cette idéologie qu’un roman ne peut être produit que dans un travail laborieux et quotidien tel un ouvrier qui chaque jour vient à l’usine pour relancer son métier à tisser sans fin ou telle une Pénélope refaisant chaque jour l’ouvrage qu’elle défait la nuit (retenez cette image, je vais la réutiliser plus bas), on crée des dogmes. Vous savez la chasse aux adverbes, le refus du trop d’adjectifs, le fait qu’un texte ne doit pas être lent et contemplatif ou prendre son temps… En clair, écrire n’est pas épanouissant, n’est pas source de plaisir, n’est pas un partage. Non, c’est un boulot exténuant méritant (oh le vilain mot !) salaire et récompense !

Attention là, je ne dis pas qu’écrire est une activité sans règle, qui ne peut pas devenir l’activité rémunératrice d’une personne. Non, je dénonce le fait qu’on puisse la considérer comme une activité crevante, exténuante, difficile, harassante et, si on y arrive, source d’un salut eschatologique. En clair, un servage destiné à rejoindre un paradis promis (l’édition).

À côté, cette idéologie va de paire avec l’idée que le génie n’existe pas ou n’a que peu d’impact. Or, le génie, au sens socratique, c’est l’inspiration, le petit truc qui va faire de votre écrit une œuvre particulière, intime et propice au partage avec le lecteur. Tout le monde a cette part du génie, il suffit d’y croire et de ne pas le détruire une fois qu’on l’a créé. Or, ce mantra du travail à outrance peut amener à détruire le génie d’un texte écrit. Je l’ai vu, d’autres m’en ont parlé, je l’ai vécu comme d’autres. Trop de travail tue le génie (ou si vous n’aimez pas le mot génie, l’intérêt) du texte.

D’ailleurs, si vous lisez en anglais, Dean Wesley Smith (son blog est ici) ne dit pas autre chose. Selon lui, écrire est un business où il faut avoir un minimum de sérieux, ne pas se plaindre (quand on est écrivain, on n’est pas un ouvrier du bâtiment), avoir quelques techniques de base et écrire tout en évitant les réécritures car, justement, elles peuvent détruire l’intérêt, le génie, la perspective innovante, l’originalité du texte. Pire, passer trop de temps sur un texte démontre qu’on est inefficace voire incompétent (et hop, polémique !).

Au final, quel est mon avis ? Écrire n’est pas un travail à mon sens. Il est avant tout un plaisir, une activité épanouissante qui amène à créer un élément de partage. Pour y parvenir, il n’y a que trois règles :

– Arriver à écrire, toujours écrire et encore écrire ! (règle de base mais difficile pour un procrastinateur comme moi).

– Avoir des bases, des techniques et des connaissances sur l’écriture narrative.

– Ne jamais réécrire un texte, juste le relire et corriger ce qui ne va pas (grammaire, orthographe, incohérences et longueurs). C’est D.W. Smith qui m’a appris ça sur son blog.

Et évidemment, savoir que notre premier million de signes sera mauvais.

Après, il faut préserver le génie (l’originalité, l’étincelle, l’élément de peps) de son texte et ne pas le détruire dans l’idée qu’il faut réécrire ! Et ne pas hésiter à casser les dogmes !

Vous aurez compris que pour moi l’écriture doit être épanouissante et que dès que vous estimez qu’écrire est une activité sérieuse, dogmatique et forcément harassante pour obtenir une grande récompense au bout, c’est qu’il y a un problème selon moi (oh comment je suis prudent à dire « pour moi » et « selon moi » !).

Écrire n’est pas un labeur qui permet d’obtenir le ciel en ayant fait preuve de sa sueur et de ses larmes. Non, écrire est un plaisir renouvelé, aussi vital que respirer. Et écrire n’amène pas au Paradis, il amène à un échange de plaisir sans cesse renouvelé. C’est ainsi que je conçois l’écriture, pas autrement.

Bon, après, j’ai un souci… je procrastine énormément. Mais ceci est un autre débat car au moins, je ne dis pas que je bosse quand je ponds une page blanche.

Une fantasy hellénisée.

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Pendant longtemps (et même encore aujourd’hui), la fantasy a été très influencée par l’époque médiévale jusqu’à donner le terme de Med-Fan pour medieval-fantasy. Seul petit bémol, la plupart de ces  œuvres de fantasy sont comme le chocolat blanc : pas de vrai chocolat dans le chocolat blanc, pas de réel Moyen-Âge dans la med-fan. Il y a des exceptions, qui deviennent de plus en plus fréquentes dans le monde anglo-saxon, mais voilà. Le mot chevalier, château-fort, roi et une société agraire et hopp, on dit que c’est du Moyen-Âge.

Comme beaucoup, le Moyen-Âge m’inspire mais pas celui du XIIe siècle anglais et français. Je suis plutôt inspiré par les îles britanniques et irlandaises du VIe au IXe siècle, par l’Espagne Wisigothique, l’Empire byzantin, Al-Andalus, les États latins d’Orient, le califat ommeyyade de Damas, Tombouctou et le fabuleux bazar qu’était le Saint Empire romain germanique. Et surtout, toute l’histoire religieuse du Vieux monde (ah les bazars théologiques de l’époque, fabuleux !).

Seulement, j’ai d’autres puissantes influences, bien plus marquées au fur et à mesure : la Grèce, l’Afrique et l’Orient anciens. Je ne sais pas mais il suffit de m’évoquer des noms comme Babylone, le pays de Kush, l’oracle de Delphes ou celui de Dodone… et c’est bon, vous avez un Daerel qui rêve.

En commençant à penser La Chute de Pastel,  je lisais des articles sur la divination et les jeux dans les sanctuaires panhelléniques comme Delphes, Olympie ou Épidaure (magnifique revue à lire : Religions et Histoire, un must, son numéro du mois d’avril porte sur la divination et les oracles en Grèce ancienne, si vous voulez des informations, c’est par ici). Eh bien, vous savez quoi ? Pastel, cité sise sur un archipel d’une mer dont le pourtour est peuplée de cités-États marchandes de trois peuples différents (les Halcyon d’Avalon, Lyonesse et Pastel, les Dioscures d’Ithaque et Ilion, et les Sélènes de Kush et Pount) ne pouvait qu’être le lieu d’un sanctuaire oraculaire et sportifs en l’honneurs de dieux étranges.

Donc, à Pastel, Ésope viendra participer aux Jeux galatéens de Pastel (en l’honneur des héros Acis et Galatée) et passera par l’oracle de Pithecos où les oracles sont donnés par des singes qui peignent…

En fait, je me rends compte que je crée une civilisation très proche de la Grèce antique (mais en faisant comme Appolon  Loxias, l’Oblique, qui rendait certains oracles obliques, comme celui donné à Crésus le roi de Lydie, pays où coulait le fleuve aurifère du Pactole. Ce roi envoya un théore (un envoyé pour le dieu) à Delphes pour savoir s’il devait faire la guerre à l’Empire perse voisin. Le dieu lui rendit cet oracle : « Si tu fais la guerre, un empire sera détruit », confiant, Crésus partit en guerre et perdit, son empire fut dévasté. Il se plaignit à Apollon de son oracle, la réponse fut la suivante : « Crésus aurait dû renvoyer un théore pour savoir de quel empire le dieu oblique parlait ! »). Je déforme mais garde les structures. Cela va être amusant. Tout comme du Moyen-Âge, je garde l’idée des moines et de leurs monastères mais en faisant en sorte que la fonction première de mes moines soit de prier pour que le monde du rêve puisse continuer à vivre, donc 18 heures de sommeil obligatoires !

Enfin bref, je m’amuse.

Un projet, dieu du ciel, on y arrivera jamais !

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Suite à un défi lancé (disons plutôt un chantage plein de supposées morts douloureuses) par une dénommée Blanche (dont vous trouverez le blog ici), je dois rédigez un roman d’ici juin (je n’y arriverais jamais).

Je n’avais aucune idée… jusqu’à la semaine dernière. Je réfléchissais à l’AT Peinture d’Etherval quand cela a jailli. Mes idées de nouvelle est devenue la trame d’un roman.

Le titre est pour le moment inadéquat : La Chute de Pastel (ou la Légende d’Ésope).

Le synopsis est le suivant :

« Ésope, enfant né des amours illégitimes de la Reine des Fées et d’un humain, quitte enfin les jupes de sa mère pour découvrir le monde. Accompagné de son tuteur, un Corniquet (un lutin avec des cornes de chevreau sur le front) nommé Érion, il fait voile vers la cité insulaire de Pastel sur une goélette elfique transportant des cochenilles et des coques de guède. Célèbre pour ses draperies, ses soieries, ses phares à couleurs et son marché d’esclaves, Pastel verra s’écrire la légende tragique d’Ésope et se dessiner inéluctablement son destin. En effet, à peine arrivé sur les quais pastelans, Ésope sauve la vie d’un chat qui parle, Carabas. Guidé par le félin au grand désespoir d’Érion, Ésope contemplera non seulement le visage sombre de l’humanité à travers l’esclavage et l’extermination des Animaux qui parlent, mais aussi sa face lumineuse en apprenant l’amour et le pacifisme. Animé de la fougue de la jeunesse et de son don pour la poésie, il commencera une longue quête pour que change la condition des animaux qui parlent, entraînant avec lui cinq marchands elfes, un agent de l’O.G.R.E et son tuteur. »

Il y aura des Jeux, des oracles, du pacifisme, de l’amour, des trahisons… Bref la vie ! Mais bon, soyons honnêtes, je ne le finirai jamais !

Mais écrivons tout de même !

 

L’inspiration des contes d’antan

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Cela fait longtemps que les contes m’inspirent. Apparemment, c’est la grande mode (bon, on a dit qu’après les vampires, la mode serait aux anges… loupé… maintenant, on dit que ce sont les contes de fée (vu le nombre d’adaptation télévisuelle (Grimm et Once Upon a Time) ou cinématographique (les deux Blanche-neige, le futur Hansel et Gretel)), on pourrait le croire. Il y a même des AT pour cela (AT Chaperon rouge ici et AT conte de fée chez les Roses bleues édition). C’est dire… mais je n’en suis pas sûr. Les contes sont éternels et ne reposent pas sur une mode. L’avenir me le dira.

Alors, j’avoue qu’un jour, il faudra que je trouve la force d’écrire les nouvelles dont les thèmes trottent dans ma tête depuis un moment. Genre ma nouvelle sur Blanche-Neige (elle a déjà un titre : Notre Dame des Neiges) sans oublier ma petite idée sur le Vaillant Petit Tailleur.

Il y a aussi Sinbad le marin et Ali Baba qui m’amuseraient pas mal de revisiter… sans parler de l’Empereur de Chine et le rossignol. Les frères Grimm, Hans Christian Andersen et Charles Perrault sont des sources inépuisables d’idée de fantasy. Dommage qu’ils soient tant laissés de côté sauf pour les contes les plus célèbres (qui connaît Riquet à la houppe par exemple ?).

Et vous, les contes, ça vous inspire ?

De fil en aiguille, on produit un arc-en-ciel !

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De tout temps, j’ai eu un gros souci avec la peinture. Dans mon travail, on trouve des fanatiques de la peinture et, si vous n’êtes pas amateur de base, toute la rhétorique mise en place peut vous en écoeurer. Cela a été mon cas. Petit, j’étais fasciné par les couleurs de Van Gogh ou la profondeur incroyable de Jan Vermeer. Mais voilà, certaines personnes m’en ont dégouté pendant un moment en jouant les pédants technicistes.

Sauf que l’art a ceci d’incroyable qu’il vous piège quand vous ne vous y attendez pas ! J’ai la prétention d’avoir un don avec les mots, pas avec les pinceaux. J’ai toujours admiré ceux qui avaient ce don du dessin et de la couleur. Mon truc à moi est d’enflammer les esprits avec les mots… Donc, étant un peu prétentieux (j’aime être publié) et un peu amateur de potins, je regardais les AT en cours sur un forum. Or, qu’y vois-je : un appel à texte (un AT) avec en plus une polémique. Double intérêt pour moi que de lire le fil de discussion. Et là, je me suis fait avoir ! Oublions le côté potin (je ne donnerai pas mon avis sur le sujet, juste que j’ai ce gros défaut d’aimer tout savoir), et concentrons-nous sur l’AT !

Cet AT émis par la revue Etherval (si l’AT vous intéresse, voici le lien)  a pour sujet : la Peinture ! Dès que j’ai lu le thème, je me suis dit que ce n’était pas pour moi ! Sauf que… aimant les potins, j’ai tout lu… et là, la description des attentes du comité de lecture m’a eu avec perfidie (j’insiste sur la perfidie). Il disait que les textes pouvaient porter sur tout ce qui touchait la peinture : peintre, oeuvre, pigment, couleur… J’ai lu le mot pigment ! Je me suis soudain questionné : Qu’est-ce qu’un pigment ?

Vous devinez la suite, de fil en aiguille, je suis tombé sur l’arc-en-ciel. Les mots « bleu de Prusse », « garance », « guède », « cochenille », « vermillon », « lapis-lazulis »… m’ont fait rêvé. Les descriptions des circuits commerciaux des pigments depuis l’Antiquité m’ont fait voyagé ! Les anecdotes sur les marchands de pigments, sur les expressions issues des pigments (saviez-vous par exemple que Pays de Cocagne venait des régions françaises qui cultivaient la guède dont on récoltait la coque pour obtenir du bleu… de Cocagne ^^ bon, voilà, quand j’ai lu ça, c’était fini pour moi)…

Et là, j’ai rêvé de petits elfes (je rappelle que chez moi les elfes font moins d’un mètre, sont chauves et imberbes et ont la peau verte, violette, bleue ou autre…) transportant des pigments sur une mer calme vers une île où s’élève une cité commerciale dirigé par des magiciens et des corporations d’artisans vivant de la teinture, de la draperie et de la soierie… Et maintenant, je cherche une histoire pour lier tout cela !

Mazette ! Comme je le dis parfois, je me suis fait eu (expression affreuse, on est bien d’accord, mais je l’adore même si elle n’est pas correcte ) !  Espérant que cela produise une nouvelle maintenant !

[Lecture] La cité du soleil et autres récits héliotropes (Ugo Bellagamba)

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J’ai lu cette semaine, sur ma liseuse numérique kobo touch, ce recueil de trois novellas écrit par Ugo Bellagamba et publié aux éditions du Bélial (qui sont pour moi l’une des grandes maisons de SFFF en France actuellement avec l’Atalante entre autres d’un point de vue qualité… mais l’Atalante n’est pas encore passé au numérique : ceci est un appel d’un fan !).

J’ai lu avec gourmandise ce recueil d’Ugo Bellagamba. Ce fut un bon moment de lectures mais les trois novellas du recueil sont inégales.

Mais avant tout, une critique générale. Les N majuscules en début de phrase ont été transformés en M majuscule dans la troisième novella (“Dernier filament pour Andromède “) et il y a un usage aléatoire des majuscules pour les gentilités, surtout dans la première novella (“La cité du soleil” où on peut lire “les étrusques et les romains” sans majuscules et deux lignes en dessous “les Grecs” avec une majuscule) et je ne suis pas certain qu’une de ses affirmations historiques sur les civilisations pre-incaïques soit orthodoxe (bon, ok, il suit une théorie existante disant que Tiwanaku a survécu jusqu’au XIVe siècle, mais en général on estime que la civilisation de Tiwanaku a disparu au XIIe siècle même si le site a pu être encore habité après).  Ces petites erreurs de forme ne nuisent pas trop au texte même si le fait qu’Ugo Bellagamba est Maître de Conférence en histoire du droit et qu’il semble montré une connaissance du monde élitiste universitaire français nous fait espérer un texte parfait sur la forme (pour sa défense, il faut savoir que j’ai lu juste avant ses novellas divers rapports de jury d’agrégation qui pointaient ce souci sur les majuscules aux gentilités). Mais c’est peut être dû au passage au format e-pub (le coup des N transformés en M, ça c’est quasi-sûr) et je suis un enquiquineur de première sur ce coup (et on peut me jeter la pierre vu que je dois faire bien pire, mais j’aime être paradoxal).

Maintenant, passons aux compliments. J’ai découvert un bel auteur et j’en suis ravi.

Étudions de mon point de vue ces novellas :

« La cité du soleil » :  Un très beau récit dans lequel on suit un femme qui cherche son amoureux disparu dans  un  quête insensée. La caractérisation des personnages  est géniale mais la fin du roman, en forme de phrase d’action ambigüe qui laisse au lecteur le choix de ce qu’il se passe, ne m’a pas convaincu. La faute sans doute au fait que le thème est une passion d’Ugo Bellagamba vu que c’était aussi son sujet de DEA. La novella m’a cependant interrogé même si le coup de la foi à la fin m’a troublé (car rien n’amenait dans la nouvelle à cela) et ensuite je me demande comment Richelieu a construit cela. A moins qu’il y ait une métaphore sur la mort que je n’ai pas vue. Bref, je demeure sur ma faim avec cette novella car elle commence merveilleusement bien en m’immergeant dans le récit et la fin m’a gêné, me sortant du récit comme si j’avais loupé des clefs pour comprendre la chute.

« L’apopis républicain » : une uchronie sur un empire napoléonien ayant survécu jusqu’au 21e siècle et qui envoie une mission sur Titan. Il y a de la religion égyptienne, des artefacts religieux, du Bonaparte, une révolution, des francs-maçons… etc. Elle est géniale. Impeccable de mon point de vue. Je n’en dis pas plus, il faut la lire. Pour les connaisseurs de l’Antiquité et des langues grecque et latine, le nom des personnages sont des jeux narratifs assez sympas à mon sens (bon pas sûr que l’expression « jeux narratifs » soit correcte).

« Dernier filament pour Andromède » : La nouvelle la plus SF et la plus inventive et originale du recueil. J’ai adoré. Apparemment, Ugo Bellagamba a le même goût que moi pour les théories astrophysiciennes. Je peux comprendre que la nouvelle rebute mais pourtant elle est magnifique. Il faut la lire, soit ça passe, soit ça casse.

Voilà, un joli recueil, pas exempt de défauts mais qui a la qualité d’être inventif et original et servi par une très belle langue et un joli style. Apparemment, ce sont les premiers écrits d’Ugo (à me confirmer), je vais donc me lancer dans la lecture de son Tancrède  comme un ami me le conseillait il y a 2 ans.

 

 

Le prix merlin, second tour !

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Comme on me l’a demandé, je vais faire la promotion du Prix Merlin, surtout qu’il en est à son 2nd tour :

 Second Tour

Les lecteurs ont parlé, et voici la liste des finalistes: cinq romans et cinq nouvelles qui prennent donc place à égalité sur la ligne de départ.

Vous pouvez consulter les listes sur la page second tour,
et voter sur la page des Listes.

Les votes sont ouverts jusqu’à la mi-juin! Résultats et remise du prix vers la fin du même mois de l’assemblée générale du Club Présences d’Esprits, à Paris.

Voici les cinq romans en lice :

Caldera Georgia pour Les larmes rouges
éditions Chat noir

Durand Thomas C. pour Premier Souffle
éditions Asgard

Jomain Sophie pour Les Anges mordent aussi
éditions Rebelle Editions

Lafarge Raphael et Mondiot Vincent pour Teliam Vore
éditions Pygmallion

Tomas Adrien pour La Geste du sixième royaume
éditions Mnémos

 Et les cinq nouvelles :

Billot Romain pour Le visage de la bête
Dans Codex Atlanticus, tome 20
éditions La Clef d’argent

Guibé Mathieu pour Taux d’écolemie mortel
Dans Hommage à Sir Terence
éditions Fan2Fantasy

Guillaume Céline pour Requiem pour un songe
Dans Le Lamento des ombres
éditions Chat Noir

Hauchecorne Anthelme pour CFDT, ou les origines de la Confédération des fantômes, dragons et trolls
Dans Malpertuis III
éditions Malpertuis

Nordet Bettina pour La Clef musicale
Dans Le Lamento des ombres
éditions Chat Noir

 

POUR VOTER, SUIVEZ LE SCHTROUMPF !